A l’heure où la France enregistre chaque jour plus de 200 000 nouvelles contaminations au Covid19, la main-d'œuvre est maintenant insuffisante pour répondre aux 1,5 millions de tests de dépistage quotidiens réclamés par les Français.

StaffMe, plateforme de travail étudiant, qui vient massivement en aide aux praticiens de santé en assurant depuis le début de la crise la mise en relation avec des étudiants en santé habilités à venir en renfort enregistre des chiffres vertigineux ces derniers jours et s’inquiète.

Jean-Baptiste Achard, co-fondateur de StaffMe, témoigne : “nous n’avons jamais enregistré autant de demandes de renfort de la part de pharmaciens sur notre plateforme (demande multipliée par 4 en trois semaines) et, parallèlement, n’avons jamais eu autant de mal à trouver des étudiants en santé pour y répondre. Ceux-ci sont en effet en nombre insuffisant pour faire face à la demande. Ils sont épuisés après des mois de sursollicitation, ils sont maintenant en examen, en vacances, parfois ils sont cas contact ou même infectés.”

Les retours du terrain depuis quelques jours sont très clairs. La main-d'œuvre pour réaliser des tests manque de toute part. Les pharmaciens et les laboratoires ne savent plus comment faire face à l’afflux de demande. Simon, pharmacien à Paris indique “l’afflux de personnes souhaitant se faire tester depuis quelques jours est immense mais il est très difficile de trouver de l’aide pour répondre à cette demande. Il y a toute la journée une longue file d’attente devant ma pharmacie et je ne peux avec mon équipe satisfaire tout le monde.

Aujourd’hui, sur les centaines d’offres de prestations postées sur la plateforme StaffMe chaque jour, quasiment une mission de dépistage sur deux - 45% - ne trouve pas preneur. Les pharmaciens, débordés par leur activité traditionnelle, la vaccination contre la grippe saisonnière et celle du Covid19, font pourtant tout leur possible.

Jean-Baptiste Achard illustre “Il y a quelques semaines, le taux horaire d’un préleveur antigénique était d’environ 20€. Aujourd’hui, il est à 35€. Mais cela ne suffit pas. Si les pharmaciens peinent à trouver du renfort, c’est tout simplement parce que nous sommes face à une pénurie de main-d'œuvre".

Aujourd’hui, la France compte quelques dizaines de milliers d’étudiants en santé potentiellement habilités à effectuer des tests de dépistage et 2 000 Médiateurs de la Covid. Une main-d'œuvre clairement insuffisante pour faire face à ce raz de marée, d’autant plus que ces étudiants sont déjà très occupés par leurs études.

Pour désengorger les files d’attente, soutenir les pharmaciens sous tension et permettre à tous les Français de continuer à se faire tester, il est nécessaire d’aller chercher de l’aide extérieure supplémentaire.Selon Jean-Baptiste Achard, convaincre de nouveaux étudiants en santé de venir prêter main-forte est essentiel pour permettre passer la vague, mais n’est pas la seule solution : “Cet été, 2 000 jeunes ont suivi la formation de Médiateur de la Covid. Puis, les formations se sont arrêtées. Pour maintenir le flot, il est nécessaire de relancer ces formations pour aller chercher en masse des jeunes prêts à s’engager pour faire face à cette nouvelle vague épidémique”.