La précarité étudiante, largement amplifiée et rendue visible par la crise sanitaire, est un thème central de la campagne présidentielle. La grande majorité des candidats s’est déjà positionnée en proposant des mesures pour lutter contre ce phénomène inquiétant.

Entre droite et gauche, les propositions divergent : création d’un revenu jeunes, développement du travail étudiant, statut de micro-entrepreneur automatique dès 16 ans... StaffMe, principale application de travail étudiant, a passé au crible l’ensemble des propositions des candidats à ce sujet.

A quelques semaines du premier tour, on peut facilement distinguer deux axes différents : d’un côté, les candidats favorables au développement du travail étudiant, de l’autre ceux défavorables au travail étudiant et qui privilégient un revenu mensuel étudiant.

1.Les candidats favorables au travail étudiant et opposés au revenu étudiant

Valérie Pécresse propose l’attribution automatique dès 16 ans d’un identifiant et la création d’un statut “jeune entrepreneur  afin de permettre à chaque jeune de se lancer dans l’entrepreneuriat. Grâce à ce statut, les étudiants pourraient ainsi dès 16 ans travailler facilement en parallèle de leurs études. (Source : Projet pour la jeunesse, issu du site de la candidate)

Marine Le Pen propose quant à elle, pour aider davantage les étudiants qui travaillent, un complément de revenu payé par l’Etat, qui s’élèvera à 20 % du revenu de l’étudiant, plafonné à 200 euros mensuels, et 30 % pour les étudiants boursiers, plafonné à 300 euros mensuels. (Source : Projet “M les jeunes”, issu du site de la candidate)

2. Les candidats favorables à un revenu universel étudiant ou jeune

Christiane Taubira propose un revenu mensuel universel de 800 euros pour tous les jeunes. Elle souhaite instaurer “un revenu d’émancipation pour les jeunes, pendant 5 ans et sans conditions de revenu”. (Source : Le Parisien, 15/01/22)

Fabien Roussel soutient l’idée d’un revenu étudiant ouvert à tous, quel que soit le revenu de ses parents, à partir de 850 euros et pouvant aller jusqu'à 1.000 euros. (Source : Projet pour la jeunesse, issu du site du candidat)

Yannick Jadot propose un revenu citoyen automatique… mais pas universel. Ce dernier serait versé aux étudiants vivant en dessous du seuil de pauvreté et rattaché, ou non, au foyer familial. (Source : Projet issu du site du candidat)

Jean-Luc Mélenchon promet une allocation d’autonomie de 1 063 euros à tous les étudiants détachés du foyer fiscal parental (Source : Projet issu du blog du candidat)

Anne-Hidalgo mise quant à elle sur une dotation jeunesse, un capital de 5 000 euros versé pour tous les jeunes à l’âge de 18 ans, sans condition de ressource. La candidate du PS souhaite que cette allocation soit utilisée librement par les jeunes majeurs. (Source : L’invitée du 20h France 2)

Jean Lassalle souhaite mettre en place un RSA jeunes pour les 18-25 ans, sous garantie de revenu ou de formation, afin de leur garantir un revenu minimum. (Source : Le programme de Jean Lasalle, Le Monde)

3. Les candidats n’ayant aucune proposition à ce sujet  

En revanche, aucune trace de mesures en faveur du travail ou du revenu étudiant dans les programmes d’Eric Zemmour, Nathalie Arthaud et Nicolas Dupont-Aignan.

Le doute subsiste sur l’orientation du programme d’Emmanuel Macron sur ces sujets,  le Président de la République n’ayant pas encore dévoilé sa candidature. L’explosion de la précarité étudiante au cours des dernières années reste un des points noirs du quinquennat.

En février dernier, la Cour des comptes après avoir passé en revue les actions menées en faveur des étudiants durant la crise sanitaire, jugeait le bilan du gouvernement “décevant”.

Il y a donc fort à parier qu’Emmanuel Macron dévoilera des mesures fortes à ce sujet. Ayant mis  la « valeur travail » au centre de son action, il ne serait pas surprenant qu’il rejoigne le camp des candidats favorables au développement du travail étudiant.

Jean-Baptiste Achard, cofondateur de StaffMe, complète “La situation des étudiants s’est largement dégradée ces dernières années. Et la question de leur employabilité ne s’est jamais posée de façon aussi criante. Le taux de chômage à la sortie des études en Allemagne est de 6% contre 21% en France ! Il ne peut être fait l’impasse lors d’une échéance aussi importante que la Présidentielle sur ce double sujet de la précarité et de l’employabilité des étudiants.

StaffMe, première application de travail étudiant occasionnel, encourage l’ensemble des candidats à prendre position sur ces sujets. Cette situation nécessite des mesures d’ampleur.